
Une équipe de chercheurs est parvenue à bloquer la multiplication de cellules cancéreuses en leur injectant du venin. Un nouvel espoir de traitement.
Les abeilles sont décidément des insectes formidables. On connaît leur rôle – malheureusement menacé – dans la pollinisation, ou les nombreux bienfaits des produits de leurs ruches. Mais on n’imaginait pas jusqu’à présent que leur venin pourrait même servir à combattre le cancer. Et pourtant.
Une équipe de chercheurs de l’université de l’Illinois dirigée par le Pr Pan Dipanjan est parvenue à bloquer la multiplication de cellules cancéreuses en injectant du venin d’abeille dans des cellules en culture. Plus précisément, ils se sont servis des toxines du venin qui contiennent une protéine, la mélittine, capable de se fixer aux membranes des cellules cancéreuses et d’agir ainsi comme agent tumoral. Leur travaux ont été présentés lundi 11 août sur le site de l’American Chemical Society.
Ils ont fabriqué synthétiquement de la melittine pour l’injecter dans des sortes de nanocapsules conçues pour ne libérer la protéine qu’au moment propice, lorsque elles arrivent à la tumeur.
Les toxines que nous avons produites sont tellement bien compactées à l’intérieur de la nanoparticule qu’elles ne se déverseront pas lorsqu’elles seront dans le système sanguin”, explique Pan Dipanjan, principal auteur de l’étude.
Une astuce qui permettrait donc d’éviter les risques d’effets secondaires néfastes (dommages musculaires ou nerveux, voire des hémorragies internes) dans le cas où les toxines du venin seraient relâchées dans le sang.
Le résultat des tests sont présentés comme très satisafaisant par les chercheurs. En effet, la melittine n’a déclenché aucun effet secondaire. Surtout, le composé du venin s’est greffé directement sur les cellules cancéreuses, stoppant du même coup leur évolution et leur propagation.
Le groupe d’étude prévoit maintenant de tester le composé sur des animaux et si les résultats sont positifs sur les humains, dans les cinq années suivantes.
L’American Chemical Society a mis en ligne ce reportage vidéo (en anglais) sur les travaux des chercheurs de l’université de l’Illinois :
Src: Science&Avenir