Hilary, merci de nous accorder cet interview. L’apiculture est un sujet très intéressant et je suis certain que nos lecteurs chez Apis Cera voudraient en savoir d’avantage !
Apis Cera : Peux-tu nous donner ton âge et ta situation géographique ?
Hilary Kearney : Je vis à San Diego en Californie et j’ai 27 ans.
Apis Cera : Et à quel âge as-tu commencé l’apiculture ?
Hilary : Quand j’ai rencontré mon copain il avait une liste de choses sur son mur qu’il voulait accomplir dans sa vie et j’ai vu « apiculture ». J’ai pensé que c’était bizarre et intéressant. Pour son anniversaire je lui ai donc offert un livre pour les débutants mais c’est moi qui l’ai lu et je suis devenu passionnée. Plus je m’y intéressais plus j’étais certaine de vouloir me lancer.
Apis Cera : Combien de ruches as-tu actuellement et combien en avais-tu au début ?
Hilary : J’ai commencé avec une ruche que j’ai attrapé dans un essaim. Mais ça a vite échoué car il n’y avait pas de reine. A la fin de l’été je pense que j’avais 4 ruches, maintenant j’en ai 20.
Apis Cera : Combien d’abeilles sont dans tes ruches ?
Hilary : Ca varie entre 25,000 et probablement 60,000. Pendant l’été les grandes ruches peuvent contenir jusqu’à 100,000 abeilles.
Apis Cera : Quelle est ta partie favorite dans l’apiculture ?
Hilary : Ma partie favorite c’est d’établir une relation intime avec la nature. En tant qu’apicultrice, je porte beaucoup d’attention au climat, aux plantes qui poussent et je me renseigne sur les autres insectes pollinisateurs. Ca me rappelle mon enfance. Je passe des heures a étudier ces petits insectes afin de les comprendre.
Apis Cera : N’as-tu pas peur de te faire piquer ?
Hilary : Bien entendu! Je pense que cette peur ne disparaît jamais. C’est une peur primordiale profondément encrée en nous. Ce qui est amusant, c’est que cette peur de se faire piquer est bien pire que la piqûres elle même. Oui ça fait mal, mais seulement quelques minutes. A priori ça n’est pas grave et j’ai toujours envie de rire de cette anxiété. Je sais que ça n’est pas trop grave et je me fais piquer assez souvent, mais c’est très difficile de maitriser cette peur complément.
Apis Cera : Es-tu témoin de l’effondrement des colonies dans ta région ? Tes ruches souffrent de ce désastre ?
Hilary : Une ou deux fois j’ai vu les symptômes classiques de CDD (en anglais, « Colony Collapse Disorder »). A mon sens ces symptômes n’apparaissent que quand les abeilles sont exposées a de grandes quantité de pesticides Néonicotinoïde (je pense que c’est la raison majeure du déclin des abeilles). Lorsqu’elles sont exposées a ces pesticides, leur système immunitaire s’affaibli et elles meurent de causes diverses. Mais la vraie cause c’est ce pesticide. Je ne sais pas quelles ruches je perd à cause de ce pesticide, mais sachant qu’il est utiliser dans les produits ménager et que toutes mes ruches sont en environnent urbain, j’imagine que mes abeilles sont toutes plus ou moins exposées à ce pesticide. J’ai souvent envie d’avoir un scientifique particulier qui m’aiderait a analyser ce qu’il arrive à mes abeilles.
Apis Cera : Quel type de fleurs, arbres ou plantes s’offrent à tes charmantes abeilles ?
Hilary : Il y a une très grande diversité ici, et quasiment du nectar toute l’année car nous avons un climat très doux. Il y a beaucoup de Sarrasin et d’Eucalyptus dans les alentours et les abeilles adorent ces fleurs, mais c’est difficile de trouver une plante dominante à travers la ville car il y a tant de variété!Beaucoup de gens qui hébergent mes ruches voient une augmentation importante des fruits de leurs arbres grâce au fait de partager leur verger avec des abeilles.
Apis Cera : Quel est ton type de miel favori ?
Hilary : Je n’aime pas vraiment les miel qui n’ont qu’un type parce que pour moi ça indique un environnement malsain ou non équilibré pour les abeilles. Quand vous avez des gouts comme l’orange c’est parce qu’elles ont été placées dans un environnement a dominante d’une seule plante, ici les orangers. Je pense que c’est mieux pour les abeilles d’avoir une variété de pollen et du nectar a leur porté. Vous ne mettrez pas votre enfant à un régime total d’orange donc pourquoi le faire avec les abeilles ? Le meilleur miel c’est celui dit de « fleurs sauvages » car il montre bien qu’elles ont eu accès à toutes sortes de fleurs. C’est mieux pour les abeilles et cela donne un miel plus riche.
Apis Cera : Où te vois-tu dans un an ?
Hilary : Quand je regarde en arrière l’année qui vient de s’écouler, je suis très surprise de voir tout le chemin que j’ai fait ! Si je peux faire ce genre de progrès encore l’année qui vient ça serait super ! J’espère seulement pouvoir quitter mon job « de tous les jours » pour passer plus de temps avec mes abeilles et les sujets qui me passionnent. Idéalement je voudrais être apicultrice à temps plein, mais si je n’y arrive pas alors peut être je trouverais un job à mi temps en relation avec l’art, l’environnement, la gastronomie locale ou l’enseignement. Tout ce qui peut faire de cette ville un meilleur endroit !
Apis Cera : Autre chose ?
Hilary : Si vous voulez suivre mes aventures d’apicultrice, vous pouvez regarder ma page Facebook et Instagram !