
Nous avons eu la chance d’entrer en contact avec Renée Ricciardi, une artiste piquée..! Son dernier projet: photographier les apiculteurs en Italie, son pays d’origine. Voici son portrait. Renée, merci d’avoir accepté de faire cette interview avec moi ! L’apiculture est un sujet très intéressant, je suis sûr que nos lecteurs à Apis Cera aimeraient en savoir plus sur votre projet.
Peux-tu te présenter ?
Je suis une artiste basée à Boston aux Etats-Unis, et j’ai passé une période de six à photographier des agricoles à travers l’Italie avec mon appareil photo. Je travaille sur une série de photographies mettant en avant l’importance de l’apiculture. J’ai commencé ce projet à 24 ans et j’ai maintenant 25.
Quelle est ton occupation principale ?
J’ai obtenu mon baccalauréat en Beaux-Arts au Massachusetts College of Art en 2013. Depuis lors, j’ai été plongée dans la création artistique : je travaille sur des projets personnels à Boston, San Diego, Milan, et en Sicile.
Peux-tu nous en dire plus sur ton dernier projet avec les abeilles en Italie ?
Personnellement, je suis fascinée par la relation que les Italiens ont avec la terre. Bien sûr, il existe des différences entre les diverses régions du pays, mais dans l’ensemble il y a une volonté de respecter et d’apprendre de la terre. Puisque la nature est équilibrée, nous pouvons parvenir à une compréhension de cet l’équilibre que ce soit à la ferme, avec les abeilles, ou dans nos vies personnelles. Faire des photos de la vie des apiculteurs est un acte de confiance, et peut être à la fois intense et psychologique pour le photographe et le sujet. Souvent, après avoir fait des portraits, mes hôtes s’ouvrent plus à moi. En Septembre, j’ai terminé le tournage « part II » du projet Bees in Italy et mes prochaines démarches seront de trouver comment afficher ce travail le mieux possible. J’espère qu’elles seront montrées dans des galeries et peut-être dans un livre de photos.
Es-tu familier avec l’apiculture ?
En dépit d’être une « fille de la ville » j’ai commencé l’apiculture à 20 ans avec ma propre ruche de basse-cour et été rapidement piqué (métaphoriquement) par leur processus de fonctionnement et leur mode de vie. La science a toujours influencé ma façon de créer l’art, et la biologie de la ruche continue de me dévoiler ses secrets. Quand j’étais au collège, j’ai passé des étés à l’élevage de reines avec mon association locale d’apiculture. Depuis, j’ai étudié différentes races (Buckfast, Sicilienne noire, Ligustica) dans des petits ruchers biologiques et commerciaux. J’ai été témoin de la production de gelée royale, la propolis et de la cire, et j’ai passé des heures a visiter des installations d’embouteillage du miel (« mieleria » en italien.)
Comment les apiculteurs que tu photographies ont-ils accueilli ton projet? Ont-ils vu les photos ?
Les apiculteurs m’ont servi d’hôtes, de modèles photographiques, de guides touristiques, et d’encyclopédies humaines. Sans trop connaître mon projet, ils m’ont accueilli dans leur maison, tenu ma main à travers de nouvelles expériences, et m’ont appris sur l’industrie alimentaire à grande échelle. Parce que j’ai des racines italiennes, je parle la langue, et que je suis apicultrice aussi, ils ont pu me faire confiance et même apprendre de moi. Ils m’ont donné une richesse de connaissances sur l’agriculture contemporaine en Italie, tout en m’offrant un aperçu de ce à quoi le passé ressemblait. Pour beaucoup, l’avenir est incertain car les acariens (varroas) et les pesticides sont des facteurs de la diminution des colonies d’abeilles. Il est important que je montre aux apiculteurs mes photographies. Je suis toujours intimidée, ce faisant, puisque je présente le travail et le pays de leur vie. J’accepte leurs opinions sans réserve. Jusqu’à présent, en Italie, j’ai exposé mon travail en solo dans une galerie en Sicile et donné des conférences à Milan et Padoue.
Où les photos seront-elles affichées ?
Jusqu’à présent, cette série a été exposée dans une galerie, dans un laboratoire de chimie verte, près de Boston, dans un palais sicilien, il sera à l’affiche dans la serre d’une ferme en Nouvelle-Angleterre. Une des parties magiques de ce projet c’est qu’il a énormément de facettes: il traite de notre relation avec la Nature, les origines de la nourriture, l’agriculture, et notre volonté de voir les choses minuscules (les abeilles) et réaliser leur impact dans le monde. Il s’intègre dans de nombreux créneaux.
As-tu d’autres projets sur le thème de l’abeille ? Non, mais mes expériences de travail en étroite collaboration avec la Nature influence mes activités quotidiennes, telle la façon dont je pense et mange.
D’autres projets que tu aimerais partager avec nous ?
J’aime l’art public et je souhaite mettre en place des bibliothèques guérilla (bibliothèques sauvages) dans tout Boston. Je tiens également à installer un cadran solaire humain et continuer à écrire sur mes expériences en Italie. Cependant, le grand projet, est d’utiliser la photographie pour informer sur notre relation avec la Nature. Merci beaucoup pour ton temps Renée, chez Apis Cera nous aimons beaucoup ton travail !
son site internet : http://reneericciardi.com
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Renée thanks for agreeing to do this interview with me! Beekeeping is a very interesting topic I’m sure that our readers at Apis Cera would like to know more about.
Can you tell us where you live, where you’re from and how old you are?
I am a Boston-based artist, and have spent a cumulative six months touring farmland across Italy with my camera. I am working on a photography series featuring the importance of beekeeping. I began the project at age 24 and I am now 25.
What is your main occupation?
I graduated with a Bachelors in Fine Art from Massachusetts College of Art in 2013 (only a year ago!) Since then I have been immersed in art making: working on personal projects in Boston, San Diego, Milan, and Sicily.
Can you tell us more about your last project with the bees in Italy?
I am personally fascinated by the relationship that Italians have with the land. Of course there are differences between the various regions of the country, but overall there is a determination to respect, and learn from, the land. There is a mindset that since nature is balanced, we can achieve an understanding of balance as well, whether it’s on the farm, with honeybees, or in our personal lives. Making pictures of the lives of beekeepers is an act of trust, and can be intense and psychological for both the photographer and the subject. Oftentimes, after making portraits, my hosts would open up to me more. As of September I have finished shooting part II of the Bees in Italy project and my next projects will involve how to best display the work. I hope to have them in shows and possibly in a photo book.
Are you familiar with beekeeping?
Despite being a ‘city girl,’ I began beekeeping at age 20. I started my own backyard hive and was quickly stung (metaphorically) by their process and way of life. Science has always influenced my art-making, and the biology of the hive continues to unfold new areas of significance. When I was in college I spent summers breeding queen bees with my local beekeeping association. Since then, I have worked with various breeds (Buckfast, Sicilian Black, Ligustica) on small organic and commercial apiaries. I have witnessed the production of royal jelly, propolis and wax, and I have spent hours touring honey bottling facilities (mieleria, in Italian.)
How did the beekeepers you photographed welcome your project? Did they see the photos?
The beekeepers served as my hosts, photographic models, tour guides, and human encyclopedias. Without knowing much about my project, they welcomed me into their homes, held my hand through new experiences, and taught me about the food industry on a broad scale. Because I have Italian roots, speak the language, and am a beekeeper as well, they were able to trust and even learn from me. They gave me a wealth of knowledge about contemporary agriculture in Italy, while providing glimpses of what the past looked like. For many, the future is uncertain since mites and pesticides are factors in dwindling honeybee colonies. It is important that I show the beekeepers my finished photographs. I am always intimidated in doing so, since I am representing their life’s work and country. I take their opinions wholeheartedly. So far in Italy, I have exhibited the work in a solo show in Sicily and did artist talks in Milan and Padova.
Where will the photos be shown?
So far this series has been exhibited in a gallery within a green chemistry lab near Boston, in a Sicilian palace, and next it will be on view in a greenhouse of a local New England farm. One of the magical parts of this project is that it has so many facets: it deals with our relationship with nature, the origins of food, the science of agriculture, and our willingness to look at tiny things and realize their big impact. It fits in so many niches.
Do you have more projects on the bee theme?
No, but my experiences of working closely with nature influence my everyday activities, such as how I think and eat.
Any other projects you would like to share with us?
I love public art and hope to set up guerrilla libraries throughout Boston. I would also like to install a human sundial and continue writing about my experiences in Italy. The big picture, though, is to use photography to inform our relationship with nature. Thank you very much for your time Renée, here at Apis Cera we love your work! her website: http://reneericciardi.com photo de couverture par Candice Jackson/Michael Jacobs.