
C’est en 2012 que plusieurs syndicats apicoles européens (associations et acteurs français, italiens et allemand) se sont réunis afin de créer l’association Bee Friendly. Pour permettre aux agriculteurs de mieux connaître les abeilles, mieux les protéger par des bonnes pratiques agroécologiques et valoriser leurs efforts, l’association a créé en 2014 un outil : le label BEE FRIENDLY.
En 2014, l’association européenne Bee Friendly lance ce label, qui distingue aujourd’hui les productions – fruits et légumes, vins, volaille et certains produits transformés – dont la fabrication ne nuit pas à la vitalité des abeilles. Chaque année, les producteurs partenaires sont audités par des organismes certificateurs indépendants, afin de garantir le respect des exigences, qui reposent sur 3 piliers : la biodiversité, les pratiques phytosanitaires et le lien apiculteurs agriculteurs. Une liste noire, conçue par des experts en écotoxicologie, est associée aux référentiels et recense les molécules les plus toxiques pour les pollinisateurs, complètement interdites d’utilisation. On y retrouve un certain nombre de pesticides, dont les fameux néonicotinoïdes, accusés de favoriser le déclin des abeilles
Agriculture Biologique et BEE FRIENDLY deux labels différents mais complémentaires
Selon Oliver Belval, ancien président de l’association Bee Friendly, même si «l’agriculture biologique est plus respectueuse de la santé des abeilles”, produire bio ne suffit pas à être “BEE FRIENDLY”. En effet, Le Label ne s’oppose pas à l’Agriculture Biologique mais la complète sur les enjeux de biodiversité.
Alors que l’Agriculture Biologique se concentre sur l’usage des intrants dans la chaine de production et exclut tout produit chimique de synthèse, le Label BEE FRIENDLY se concentre sur les pollinisateurs : les pesticides bien sûr, mais uniquement vis à vis de leurs impacts sur les abeilles, et une part belle est faite à la biodiversité présente sur les exploitations, ainsi qu’aux liens avec le monde apicole. Les deux labels valorisent tous deux une agriculture respectueuse des équilibre naturels, et sont donc complémentaires.
Par opposition, une exploitation conventionnelle peut tout à fait respecter les exigences de la démarche. « Certains pesticides sont prohibés, mais d’autres pas.
Le Label BEE FRIENDLY est ouvert à tous les agriculteurs bio comme conventionnels et toutes les cultures et élevage couverts par les référentiels, pour accompagner les producteurs dans une démarche de progrès.
BEE FRIENDLY en Allemagne avec le lait
En Allemagne, le producteur laitier Sternenfair est partenaire du label depuis 2014. Sa démarche « zertifiziert bienenfreundlich » (BEE FRIENDLY Allemand) consiste surtout à « faucher les prairies tôt le matin ou tard le soir, au moment où les abeilles ne butinent pas. « Pendant la journée, les fleurs peuvent en effet être un piège mortel pour les abeilles », explique un éleveur de Bavière. En contrepartie, l’exploitation bénéficie d’une meilleure pollinisation de ses pâturages. Et valorise concrètement ses efforts auprès de ses clients, via l’accolement du label BEE FRIENDLY sur ses produits : le lait, le beurre et les yaourts.
BEE FRIENDLY aujourd’hui
Aujourd’hui, plus de 2000 agriculteurs sont formés et accompagnés sur une trentaine de filières différentes : pommes, poires, vin etc.
BEE FRIENDLY travaille sur toute la France, et depuis peu jusqu’en Espagne pour accompagner des producteurs d’amandes à mettre en place une production respectueuse des abeilles.
13 millions de colonies manquantes
En 2021, la production de miel a encore baissé par rapport l’année dernière. Selon l’Union nationale de l’apiculture française (Unaf), la récolte de miel 2021 se situera entre 7000 et 9000 tonnes, soit moins de la moitié de celle de 2020. “C’est la pire année de l’apiculture française”, considère cette organisation dans un communiqué. Ceci est dû majoritairement au changement climatique, mais les associations d’apiculteurs pointent aussi du doigt l’utilisation de certains pesticides : les néonicotinoïdes. Interdits depuis 2018 en France, ils avaient été autorisés à nouveau en 2021 pour aider les producteurs de betterave à lutter contre le virus de la jaunisse.
Les conséquences de la mortalité des abeilles ne se font pas sentir que sur la production de miel. Selon une étude de l’université de Reading au Royaume-Uni menée en 2014, l’Europe affiche un déficit de 13,4 millions de colonies d’abeilles pour polliniser ses cultures, c’est-à-dire permettre leur reproduction. 80 % des plantes à fleurs ont en effet besoin des abeilles pour se reproduire, selon le ministère de l’Agriculture. Si bien qu’un tiers de ce que nous mangeons n’existerait plus si les abeilles disparaissaient.
site web : https://www.certifiedbeefriendly.org